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Step Up Politics

Les Sanctions Économiques : Leur Influence sur le Commerce International et les Relations Politiques

Les sanctions économiques sont devenues un outil majeur de la politique internationale, et jouent un rôle crucial dans l’influence qu’une organisation internationale ou un pays peut avoir sur un pays ainsi que sur le commerce international et les relations politiques. Ces mesures restrictives sont utilisées pour influencer le comportement des nations sans recourir à la force militaire. Ces sanctions peuvent prendre diverses formes, telles que les restrictions commerciales, les interdictions financières ainsi que les limitations technologiques.

Les différents types de sanctions économiques incluent:

Sanctions commerciales: Les sanctions commerciales incluent les embargos (restriction officielle imposée par un gouvernement sur le commerce international avec un pays spécifique) et les restrictions sur les exportations et importations de biens spécifiques (comme les États-Unis qui imposent des restrictions sur l’exportation de technologies sensibles, comme les semi-conducteurs avancés, vers des pays comme la Chine pour des raisons de sécurité nationale). Ces mesures visent à affaiblir l’économie d’un pays ciblé en limitant ses capacités commerciales.

Sanctions financières: Les sanctions financières impliquent des restrictions sur les transactions bancaires et les investissements étrangers. Elles peuvent geler les avoirs de pays, de sociétés ou d’individus spécifiques en mettant en place des restrictions sur l’accès au marché financier, en interdisant les transactions financières (par exemple, le Venezuela a été soumis à des sanctions financières, plus précisément des restrictions sur les transactions avec la compagnie pétrolière nationale PDVSA, limitant sa capacité à accéder aux marchés financiers mondiaux).

Sanctions technologiques: Les sanctions technologiques interdisent l’exportation de certaines technologies ou équipements cruciaux pour le développement industriel et militaire d’un pays ciblé. Elles peuvent ralentir ou empêcher le progrès technologique en limitant l’accès aux composants, équipements essentiels pour la recherche et le développement. Elles peuvent aussi limiter l’accès à des technologies militaires de pointe ce qui peut réduire considérablement la force de frappe du pays sanctionné. Ces sanctions affectent les infrastructures critiques comme les réseaux de télécommunication ou les systèmes énergétiques notamment en limitant l’accès aux technologies nécessaires pour leur maintenance et leur modernisation. Par exemple, les sanctions internationales imposées à l’Iran en 2022, notamment celles menées par l’Union européenne, ont eu un impact significatif sur ses infrastructures critiques, notamment dans les secteurs de l’énergie et des télécommunications.

Histoire des sanctions économiques: Les premières sanctions économiques ne sont pas une invention moderne. Dès l’Antiquité, les civilisations utilisaient les blocus et les embargos pour affaiblir leurs ennemis. L’un des premiers exemples connus de sanctions économiques est l’embargo de Mégare, imposé par Athènes en 432 avant J-C. Cet embargo a interdit aux marchands de Mégare d’accéder aux ports et marchés de l’empire athénien, en représailles pour l’occupation de Mégare des terres sacrées appartenant à Athènes. Cet embargo a contribué à l’envenimement des tensions qui ont conduit à la guerre du Péloponnèse en 431 avant J-C. La Rome antique utilisait également des sanctions économiques, telles que des sanctions commerciales pour affaiblir ses ennemis et imposer sa domination. Comme pendant les guerres Puniques durant le blocus de Carthage en 264 avant J-C où Rome avait imposé des sanctions économiques contre Carthage pour affaiblir son économie et sa capacité militaire, empêchant ainsi l’accès aux ressources vitales, contribuant grandement à la défaite finale de Carthage.

Cas notables au XXe siècle: Au XXème siècle, les sanctions économiques étaient fréquemment utilisées, notamment durant la Guerre froide, où elles ont été énormément employées par les États-Unis et ses alliés pour contenir l’influence de l’Union Soviétique et de ses satellites. Durant cette période, toutes sortes de sanctions économiques étaient appliquées. L’une des sanctions les plus importantes a été celle contre Cuba en 1962 où les États-Unis ont imposé un embargo commercial contre Cuba après que Fidel Castro ait renversé le gouvernement pro-américain. Cet embargo a duré plusieurs décennies et visait à isoler économiquement le régime communiste de Castro.

Sanctions contemporaines: Aujourd’hui, les sanctions économiques sont couramment utilisées dans le cadre de la diplomatie internationale, pour divers objectifs, principalement pour contrer la prolifération nucléaire (comme avec l’Iran et la Corée du Nord), les violations du droit de l’homme, ainsi que les agressions militaires (comme avec la Russie). Ces sanctions économiques incluent en majorité des embargos commerciaux, comme avec l’Iran qui ont vu leur exportation de pétrole drastiquement baissée à cause des sanctions pétrolières et financières imposées par les États-Unis.

Objectifs des sanctions économiques:

Objectifs politiques: Les sanctions économiques visent souvent à forcer un changement de politique ou de comportement de la part du pays ciblé. Dans le partie politique, elles visent plus précisément à exercer une pression économique sur les pays ciblés afin de les amener à modifier leurs politiques ou comportements jugés inacceptables par la communauté internationale. Un des objectifs majeurs des sanctions économiques est d’inciter les pays à respecter les droits de l’homme. Par exemple, des sanctions sont souvent imposées pour mettre fin à des pratiques répressives contre des minorités ou pour libérer des prisonniers politiques. Un autre objectif politique est celui de dissuader le pays de développer des armes nucléaires.

Objectifs économiques: Sur le plan économique, les sanctions visent à infliger des pressions significatives sur les économies des pays ciblés, afin de les dissuader de poursuivre des activités jugées inacceptables par la communauté internationale. Ces mesures peuvent prendre diverses formes, allant des restrictions commerciales aux embargos financiers, et cherchent à affaiblir la capacité économique du pays sanctionné.

Objectifs sociaux: Les sanctions peuvent aussi avoir des objectifs sociaux, visant à induire des changements positifs dans la structure sociale et politique du pays. En exerçant une pression sur les dirigeants et les institutions répressives, les sanctions visent à ouvrir l’espace politique et à permettre des processus électoraux libres et équitables, ces sanctions ciblent notamment des responsables gouvernementaux impliqués dans des fraudes électorales, ou impliqués dans la suppression de l’opposition politique. Les sanctions sont aussi utilisées pour dénoncer et punir les violations des droits de l’homme. Elles visent à contraindre les gouvernements à respecter les normes internationales en matière de droits humains, cherchant à promouvoir la justice et à dissuader les futures violations.

L’Impact des sanctions sur les pays ciblés:

Répercussions économiques: Les sanctions économiques ont des impacts significatifs sur les pays ciblés, touchant divers aspects de leurs économies et sociétés pouvant facilement plonger un pays dans une récession profonde, notamment en limitant l’accès aux marchés internationaux, ou en restreignant les exportations ce qui va en même temps perturber les importations essentielles. Une autre répercussion économique des sanctions est l’inflation élevée qu'elles peuvent provoquer. Particulièrement lorsqu’elles affectent l’approvisionnement en biens essentiels, augmentant la rareté des produits importés. Ceci combiné à la dépréciation de la monnaie locale (due aux restrictions financières), entraîne une augmentation rapide des prix, menant la plupart du temps à une inflation élevée. Ces répercussions économiques provoquent une baisse des investissements étrangers réduisant l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers, ce qui va donc dissuader les investissements directs étrangers (IDE), affectant négativement la croissance économique du pays.

Effets sur la population: Même si l’objectif principal des sanctions économiques est d'exercer une pression sur le gouvernement (ou les gouvernements car les sanctions économiques ne touchent pas forcément qu'un seul pays) afin de provoquer des changements polit

iques ou sociaux, elles ont souvent des effets collatéraux importants sur la population civile. Elles peuvent entraîner des pénuries de biens essentiels tels que la nourriture, les médicaments ou les produits de première nécessité, notamment en limitant les importations et en perturbant les chaînes d’approvisionnement, ce qui rend l'accès à ces produits difficile pour la population. Aussi, la réduction des revenus du gouvernement due aux sanctions peut conduire à des coupes budgétaires dans les services publics essentiels comme la santé, l’éducation et les infrastructures, car les gouvernements ciblés par les sanctions ont souvent moins de ressources pour maintenir ou améliorer ces services, ce qui par conséquent, entraîne une baisse de la qualité de vie pour les citoyens qui sont la plupart du temps innocents. La perte d’emplois, l’augmentation des prix des biens de consommation et la dévaluation de la monnaie locale qui touchent particulièrement les populations les plus vulnérables entraînent une augmentation considérable des inégalités et de la pauvreté.

Conséquences politiques: Les sanctions économiques ont des répercussions non seulement économiques et sociales, mais également politiques. En plus d’isoler le pays ciblé sur la scène internationale, elles affaiblissent beaucoup son gouvernement, et parfois provoquent des troubles internes. Les conséquences politiques des sanctions sont souvent intentionnelles, car elles visent à exercer une pression maximale sur le régime ciblé pour induire des changements importants de comportement.

L’Impact des sanctions sur les pays imposants:

Effets économiques internes: Les pays imposant des sanctions peuvent également subir des répercussions économiques, notamment si les sanctions perturbent leurs propres chaînes d’approvisionnement ou entraînent des représailles commerciales. Les pays ciblés par les sanctions peuvent prendre des mesures de représailles, imposant à leur tour des restrictions commerciales ou des sanctions économiques sur les pays imposants. Amenant à des scénarios similaires à celui de la Russie lors de l’invasion de l’Ukraine, qui a imposé des sanctions de représailles contre les pays occidentaux, incluant des interdictions d’importation de certains produits agricoles, perturbant leur chaîne d’approvisionnement.

Réactions politiques: Les sanctions économiques peuvent engendrer des répercussions politiques internes pour les pays qui les imposent. Elles peuvent renforcer le soutien au gouvernement en place, en particulier si elles sont perçues comme une réponse nécessaire à une menace externe ou une défense des valeurs nationales. À l’inverse, les sanctions peuvent également créer des divisions politiques au sein du pays imposant, surtout si leur efficacité est contestée ou si elles entraînent des coûts économiques importants. Les débats sur les sanctions peuvent fragmenter l’opinion publique et les partis politiques, conduisant à des conflits internes sur la meilleure approche à adopter.

Conséquences diplomatiques: Les sanctions économiques ont des conséquences diplomatiques importantes pour les pays qui les imposent. Les sanctions peuvent renforcer les alliances internationales en unissant les pays autour d’un objectif commun, notamment en travaillant ensemble pour imposer des sanctions. En revanche, les sanctions ont également le pouvoir de créer des tensions diplomatiques avec des pays qui sont opposés à ces mesures. Ces pays peuvent percevoir les sanctions comme une intrusion dans leurs affaires intérieures ou comme une menace à leurs intérêts économiques et politiques, créant des tensions diplomatiques plus ou moins importantes.

L’Impact des sanctions sur le commerce international:

Perturbations des chaînes d’approvisionnement: Les sanctions économiques peuvent avoir des effets collatéraux importants sur le commerce international. Une des conséquences majeures des sanctions est la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, qui provoque des retards significatifs dans les chaînes d’approvisionnement en perturbant les flux commerciaux (Lorsque des sanctions sont imposées, les entreprises peuvent être contraintes de trouver de nouveaux fournisseurs ou de modifier leurs routes commerciales, entraînant des délais supplémentaires). En plus de ces retards, la perturbation des chaînes d’approvisionnement entraî

ne une augmentation des coûts de production pour les entreprises qui vont devoir payer plus pour obtenir des matières premières ou des composants en raison de la nécessité de recourir à des fournisseurs alternatifs plus coûteux.

Effets sur les accords commerciaux: Les sanctions économiques ont aussi des répercussions profondes sur les accords commerciaux internationaux. En limitant la capacité des pays à conclure de nouveaux accords ou à respecter les accords existants, elles perturbent les relations commerciales et économiques à long terme ce qui provoque des violations contractuelles et des différends. Les restrictions sur le commerce et les transactions financières rendent difficile pour les entreprises de respecter leurs obligations contractuelles, ce qui peut entraîner des conflits commerciaux et des pertes financières.

Impact sur les investissements internationaux: Les sanctions peuvent dissuader les investissements étrangers dans les pays ciblés, affectant leur développement économique à long terme. La peur de sanctions et l’incertitude économique qu’elles engendrent rendent les investisseurs étrangers réticents à engager des capitaux dans ces pays, compromettant ainsi leur croissance et leur stabilité économique.

La situation dans laquelle se trouve l’Iran montre l’importance que peuvent avoir les investisseurs étrangers, car en raison des sanctions imposées par les États-Unis, de nombreuses entreprises étrangères ont cessé leurs opérations en Iran ou ont annulé leurs projets d’investissement. Le manque d'investissement a empêché le pays de bénéficier des flux d’IDE nécessaires pour moderniser son économie. Frêlante la croissance économique et militaire du pays.

Études de Cas : Sanctions et Commerce

Sanctions contre l’Iran: Les sanctions internationales contre l’Iran remontent aux années 1970, mais elles ont été intensifiées au cours des décennies suivantes en réponse à divers événements et préoccupations, notamment après la Révolution islamique et la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran le 4 novembre 1979, où les États-Unis ont imposé leurs premières sanctions économiques (imposant un gel des avoirs iraniens et des restrictions sur les échanges commerciaux). Et à cause des préoccupations internationales concernant le développement du programme nucléaire iranien qui ont conduit à l’imposition de sanctions supplémentaires par les Nations Unies, l’Union Européenne et d’autres pays, qui visaient à limiter la capacité de l’Iran à développer des armes nucléaires en restreignant l’accès aux matériaux, technologies et financements nécessaires.

Ces sanctions ont visé principalement les exportations de pétrole iranien, qui constituent la principale source de revenus du pays. Car en limitant la capacité de l’Iran à vendre son pétrole sur les marchés internationaux, les sanctions ont réduit drastiquement les revenus p

troliers, entraînant une contraction significative de son économie.

Additionnellement, la baisse des revenus pétroliers a eu des effets en cascade sur l’économie iranienne, réduisant la capacité du gouvernement à financer les services publics et les programmes sociaux. Cela a entraîné une détérioration des conditions de vie pour de nombreux Iraniens, avec une augmentation du chômage et de l’inflation.

Les sanctions ont également eu un impact notable sur les marchés mondiaux de l’énergie. L’Iran étant l’un des principaux producteurs de pétrole au monde, la réduction de ses exportations a entraîné une baisse de l’offre mondiale de pétrole, ce qui a contribué à une augmentation des prix du pétrole.

Les fluctuations des prix du pétrole ont eu des répercussions économiques mondiales, affectant à la fois les pays consommateurs et producteurs. Les pays fortement dépendants des importations de pétrole ont dû faire face à des coûts énergétiques plus élevés, ce qui a eu des effets négatifs sur leur économie.

Les sanctions ont également visé le secteur financier iranien, en restreignant l’accès de l’Iran aux systèmes bancaires internationaux et en gelant les actifs des institutions financières iraniennes à l’étranger. Ces mesures ont rendu difficile pour l’Iran de mener des transactions financières internationales, compliquant davantage la vente de son pétrole.

Les restrictions financières ont également limité la capacité des entreprises iraniennes à obtenir des financements et à investir dans des projets de développement, aggravant la récession économique du pays.

La réduction des revenus pétroliers et les restrictions financières ont eu un impact négatif sur les investissements dans les infrastructures et l’industrie. Les projets de développement d’infrastructures ont été retardés ou annulés en raison du manque de financement, ce qui a freiné la modernisation et la croissance économique. Pour finir, l’industrie pétrolière iranienne elle-même a souffert en raison des sanctions, car les entreprises étrangères étaient réticentes à fournir des technologies et des services nécessaires pour maintenir et développer la production pétrolière. Cela a conduit à une baisse de la production et à une détérioration des installations existantes.

Face à ces sanctions dévastatrices, le gouvernement iranien a tenté de diversifier son économie en développant d’autres secteurs tels que l’agriculture et l’industrie manufacturière. Cependant, ces efforts ont été limités par le manque de financement et les restrictions sur les importations de technologies avancées. Totalement démunie, l’Iran a renforcé ses relations avec des pays non occidentaux, tels que la Chine, la Russie et certains pays d’Asie, pour atténuer l’impact des sanctions en continuant à acheter du pétrole iranien et à investir dans certains secteurs de l’économie iranienne. Ce qui a sauvé l’Iran d’un crash économique qui aurait pu finir avec une guerre civile.

Conclusion

En conclusion, les sanctions économiques sont un outil puissant de la politique internationale, ayant des impacts variés et souvent complexes sur le commerce mondial et les relations politiques. Leur utilisation future dépendra des dynamiques géopolitiques et des nouvelles stratégies mises en œuvre par les nations et les organisations internationales, et peut-être même de vous.


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